© Fabrice Holowecki
Nous poursuivons notre petit séjour à Amsterdam par une visite du Rijksmuseum, l'équivalent de notre musée du Louvre.
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© Fabrice Holowecki
Après plusieurs années de
rénovation, le musée a rouvert ses portes en 2013. Une large collection allant
des peintures du siècle d'or néerlandais à l'art moderne, en passant par l'art
asiatique et les arts décoratifs y est présentée. Suivez-moi pour une
petite visite commentée.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Témoignage du passé colonial de la hollande, cette étonnante maquette d'un marché javanais de la première moitié du XIXe siècle. À cette époque, l'Indonésie actuelle s'appelait Les indes orientales néerlandaises.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Le Cygne menacé, Jan Asselijn - 1650
Ce cygne défendant son nid face à un chien (en bas, à gauche) serait une allégorie et représenterait la résistance nationale. Des propriétaires du tableau n'ont d'ailleurs pas hésité à inscrire "Holland" sur un des œufs du nid et "de vijand van de staat" (l’ennemi de l’État) près de la tête du chien. Cette interprétation était-elle désirée par le peintre ? Apparemment, nul ne le sait.
Ce cygne défendant son nid face à un chien (en bas, à gauche) serait une allégorie et représenterait la résistance nationale. Des propriétaires du tableau n'ont d'ailleurs pas hésité à inscrire "Holland" sur un des œufs du nid et "de vijand van de staat" (l’ennemi de l’État) près de la tête du chien. Cette interprétation était-elle désirée par le peintre ? Apparemment, nul ne le sait.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Un moulin à vent sur un canal de polder, Paul Joseph Constantin Gabriël - 1889
Très belle lumière pour ce paysage du XIXe siècle.
Très belle lumière pour ce paysage du XIXe siècle.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
La Ronde de nuit (détail), Rembrandt, 1642
Ce tableau monumental représente la compagnie d'une milice de gardes civils d'Amsterdam sortant en armes d'un bâtiment. C'est une commande destinée à décorer la grande salle du siège de la milice en question. En réalité, il ne s'agit pas d'une scène nocturne. L'obscurcissement des couleurs est dû à l'utilisation de bitume de Judée, substance qui supporte très mal le vieillissement.
Ce tableau monumental représente la compagnie d'une milice de gardes civils d'Amsterdam sortant en armes d'un bâtiment. C'est une commande destinée à décorer la grande salle du siège de la milice en question. En réalité, il ne s'agit pas d'une scène nocturne. L'obscurcissement des couleurs est dû à l'utilisation de bitume de Judée, substance qui supporte très mal le vieillissement.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Autoportrait aux cheveux ébouriffés, Rembrandt - 1627.
L'autoportrait était un exercice apprécié du maître qui en fit une centaine, dessin, gravure et peinture confondus. Ici, l'artiste est encore jeune et son visage est partiellement noyé dans l'ombre.
L'autoportrait était un exercice apprécié du maître qui en fit une centaine, dessin, gravure et peinture confondus. Ici, l'artiste est encore jeune et son visage est partiellement noyé dans l'ombre.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
La Laitière, Vermeer - 1658.
Un petit format hyperréaliste qui n'a pas pris une ride. Portrait et nature morte en même temps, le tableau est baigné d'une douce lumière provenant de la fenêtre visible sur la gauche. De nombreux détails nous donnent des informations sur la scène. Par exemple, l'un des carreaux de la fenêtre est brisé ; nous pouvons en conclure qu'il s'agit d'un intérieur modeste. Autre indice : la plinthe en bas du mur est composée de carreaux de faïence de Delft, ville de résidence de Vermeer. Quant à savoir ce que pense la Laitière pendant son travail, cela reste un mystère.
Un petit format hyperréaliste qui n'a pas pris une ride. Portrait et nature morte en même temps, le tableau est baigné d'une douce lumière provenant de la fenêtre visible sur la gauche. De nombreux détails nous donnent des informations sur la scène. Par exemple, l'un des carreaux de la fenêtre est brisé ; nous pouvons en conclure qu'il s'agit d'un intérieur modeste. Autre indice : la plinthe en bas du mur est composée de carreaux de faïence de Delft, ville de résidence de Vermeer. Quant à savoir ce que pense la Laitière pendant son travail, cela reste un mystère.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
La Femme en bleu lisant une lettre, Vermeer - vers 1665.
Dans cet autre tableau de Vermeer à l'ambiance paisible, nous surprenons une jeune femme en pleine lecture d'une lettre. Elle a interrompu ses préparatifs du matin et est tellement absorbée par la lecture que nous pouvons penser qu'il s'agit d'une lettre d'amour. La palette de couleurs oscille entre les nuances subtiles de bleu, de blanc et d'ocre jaune, renforçant l'idée de tranquillité. Je croyais la jeune femme enceinte, mais il semblerait que sa silhouette est due aux tenues du XVIIe siècle et que l'on ne peignait pas de femmes enceintes à cette époque.
Dans cet autre tableau de Vermeer à l'ambiance paisible, nous surprenons une jeune femme en pleine lecture d'une lettre. Elle a interrompu ses préparatifs du matin et est tellement absorbée par la lecture que nous pouvons penser qu'il s'agit d'une lettre d'amour. La palette de couleurs oscille entre les nuances subtiles de bleu, de blanc et d'ocre jaune, renforçant l'idée de tranquillité. Je croyais la jeune femme enceinte, mais il semblerait que sa silhouette est due aux tenues du XVIIe siècle et que l'on ne peignait pas de femmes enceintes à cette époque.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Le boulanger Arent Oostwaard et sa femme, Catharina Keizerswaard, Jan Havicksz. Steen - 1658
J'ai été très étonné de reconnaître sur l'étal de ce boulanger (et dans la main de sa femme) des craquelins à tout point identiques à la spécialité du pays de Rance. Après quelques recherches sur Internet, j'apprends que le mot "craquelin" vient de crakelinc, un mot Néerlandais qui signifie "qui craque sous la dent" et qui, sur le tableau serait plutôt les Bretzels accrochés au mur… Ce que tient la femme s'appellerai ici des Zottinneloek (gâteau de sotte… pas très sympa pour la femme du boulanger !). Je ne trouve aucune trace moderne de ce type de biscuit en Hollande. Lors de leurs échanges commerciaux avec Saint-Malo, les hollandais auraient-ils apporté cette spécialité pour l'oublier ensuite chez eux ? Les Malouins auraient-ils confondu les noms ? Ça m'en fait encore, des questions sans réponse...
J'ai été très étonné de reconnaître sur l'étal de ce boulanger (et dans la main de sa femme) des craquelins à tout point identiques à la spécialité du pays de Rance. Après quelques recherches sur Internet, j'apprends que le mot "craquelin" vient de crakelinc, un mot Néerlandais qui signifie "qui craque sous la dent" et qui, sur le tableau serait plutôt les Bretzels accrochés au mur… Ce que tient la femme s'appellerai ici des Zottinneloek (gâteau de sotte… pas très sympa pour la femme du boulanger !). Je ne trouve aucune trace moderne de ce type de biscuit en Hollande. Lors de leurs échanges commerciaux avec Saint-Malo, les hollandais auraient-ils apporté cette spécialité pour l'oublier ensuite chez eux ? Les Malouins auraient-ils confondu les noms ? Ça m'en fait encore, des questions sans réponse...
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Les Enfants apprenant à danser à un chat, Jan Havicksz. Steen - 1666
Jan Havickszoon Steen représentait souvent des scènes de la vie courante, en y intégrant certaines valeurs morales. Ces "sales gosses" forcent un chaton à danser sur les pattes arrières au son d'un chalumeau. Un des quatre gamins tient une pipe en direction de la pauvre bête qui n'apprécie pas vraiment le traitement qu'on lui fait subir. Le chien est surexcité ; il participerait volontiers au harcèlement. Par la fenêtre, un homme âgé gronde les tortionnaires.
Jan Havickszoon Steen représentait souvent des scènes de la vie courante, en y intégrant certaines valeurs morales. Ces "sales gosses" forcent un chaton à danser sur les pattes arrières au son d'un chalumeau. Un des quatre gamins tient une pipe en direction de la pauvre bête qui n'apprécie pas vraiment le traitement qu'on lui fait subir. Le chien est surexcité ; il participerait volontiers au harcèlement. Par la fenêtre, un homme âgé gronde les tortionnaires.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Nature morte aux fleurs dans un vase grec ; Allégorie du Printemps, Georgius Jacobus Johannes van Os - 1817
Le peintre a passé une grande partie de sa carrière à Paris où il travaillait pour la Manufacture de porcelaine de Sèvres. Ici, un bouquet est disposé dans un vase grec antique rouge et noir.
On peut reconnaître des branches de citronnier ou d'oranger, des roses anciennes, du millepertuis, des dahlias simples, des hémérocalles (ou des crinums), des azalées... C'est un bouquet composé au retour du jardin. Cette pièce aurait été conçue pour une série de quatre tableaux représentant les saisons.
Le peintre a passé une grande partie de sa carrière à Paris où il travaillait pour la Manufacture de porcelaine de Sèvres. Ici, un bouquet est disposé dans un vase grec antique rouge et noir.
On peut reconnaître des branches de citronnier ou d'oranger, des roses anciennes, du millepertuis, des dahlias simples, des hémérocalles (ou des crinums), des azalées... C'est un bouquet composé au retour du jardin. Cette pièce aurait été conçue pour une série de quatre tableaux représentant les saisons.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Nature morte de banquet, Adriaen van Utrecht, 1644
Nous sommes en plein banquet, les musiciens ont posé leurs instruments de musique et ont commencé à se servir sur ce buffet foisonnant. La tourte et le jambon ont été entamés mais personne n'a touché au homard (quel dommage). C'est l'occasion pour le peintre de nous faire une démonstration. Il peut tout peindre : vaisselle, objets en bois et en métal, drapés, fruits, animaux plus ou moins exotiques. L'exotisme était très prisé à cette époque et toutes les curiosités rapportées des autres continents animaient les soirées les plus somptueuses. N'oublions pas que les éléments représentés étaient souvent symboliques et offraient donc une seconde lecture aux initiés. Le citron en partie pelé représenterait "le déroulement de la vie terrestre, au cours duquel l’homme est sensé se détacher de son enveloppe corporelle pour élever son esprit". Nous ne sommes pas loin des vanités.
Nous sommes en plein banquet, les musiciens ont posé leurs instruments de musique et ont commencé à se servir sur ce buffet foisonnant. La tourte et le jambon ont été entamés mais personne n'a touché au homard (quel dommage). C'est l'occasion pour le peintre de nous faire une démonstration. Il peut tout peindre : vaisselle, objets en bois et en métal, drapés, fruits, animaux plus ou moins exotiques. L'exotisme était très prisé à cette époque et toutes les curiosités rapportées des autres continents animaient les soirées les plus somptueuses. N'oublions pas que les éléments représentés étaient souvent symboliques et offraient donc une seconde lecture aux initiés. Le citron en partie pelé représenterait "le déroulement de la vie terrestre, au cours duquel l’homme est sensé se détacher de son enveloppe corporelle pour élever son esprit". Nous ne sommes pas loin des vanités.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Nature morte au fromage, Floris Claesz. van Dijck - 1615
Les spécialités fromagères hollandaises sont à l'honneur ici. On y retrouve aussi de quoi accompagner les fromages : vin, olives, fruits et fruits secs… et encore mon fameux craquelin, posé ici contre l'aiguière. Je me demande d'ailleurs ce qu'elle contient. Du vin ou de l'huile ? Vu sa forme, je pencherai pour la deuxième réponse, mais je n'en ai aucune certitude.
Les spécialités fromagères hollandaises sont à l'honneur ici. On y retrouve aussi de quoi accompagner les fromages : vin, olives, fruits et fruits secs… et encore mon fameux craquelin, posé ici contre l'aiguière. Je me demande d'ailleurs ce qu'elle contient. Du vin ou de l'huile ? Vu sa forme, je pencherai pour la deuxième réponse, mais je n'en ai aucune certitude.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Deux Mères, Frans Stracké - 1893. Terracota représentant une jeune maman paysanne et son bébé, accompagnée d'une maman chien qui ne quitte pas des yeux sa progéniture portée dans le tablier de sa maîtresse. L'instinct maternel est visiblement aussi fort chez l'une que chez l'autre.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Rangée d'arbres, Jan Mankes - 1915.
Ces arbres, nimbés d'une brume matinale semblent prendre racine dans le ciel. Ils sont les seuls éléments végétaux du tableau et les deux personnages qui marchent sur la route nous permettent d'estimer leur taille. Les couleurs sont subtiles et délicates.
Ces arbres, nimbés d'une brume matinale semblent prendre racine dans le ciel. Ils sont les seuls éléments végétaux du tableau et les deux personnages qui marchent sur la route nous permettent d'estimer leur taille. Les couleurs sont subtiles et délicates.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Homme et machine, Marinus Johannes Hack - 1913.
Cette sculpture était installée au siège d'une compagnie qui exportait des machines pour les entreprises hollandaises installées en Indonésie. Le personnage aux traits javanais représente les colonies et le moteur qu'il tient entre ses mains, l'activité de la compagnie, mais aussi le progrès que le pays souhaitait apporter là-bas.
Cette sculpture était installée au siège d'une compagnie qui exportait des machines pour les entreprises hollandaises installées en Indonésie. Le personnage aux traits javanais représente les colonies et le moteur qu'il tient entre ses mains, l'activité de la compagnie, mais aussi le progrès que le pays souhaitait apporter là-bas.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
J'ai trouvé ce jeu d'échecs amusant, avec ses soldats, ses canons, ses chars, et ses avions bombardiers. Il s'agit en fait d'un jeu d'échecs nazi… Ça m'a un peu refroidi.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Moulages faciaux des habitants de l'île de Nias réalisés par l'anthropologue J.P. Kleiweg de Zwaan au début du XXe siècle. Impressionnant.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Quelques couvertures de Wendingen, mensuel dédié à l'art et tout particulièrement destiné aux architectes et aux décorateurs. Les numéros se succédèrent entre 1918 et 1932 et certaines couvertures sont des chefs-d'œuvre de graphisme.
© Rijksmuseum / Photo : Fabrice Holowecki
Moulin au clair de lune, Piet Mondrian - vers 1903.
Bien avant la période abstraite du peintre, l'ambiance de ce paysage nocturne me touche particulièrement.
Pour en savoir plus :
Bien avant la période abstraite du peintre, l'ambiance de ce paysage nocturne me touche particulièrement.
Pour en savoir plus :
Rijksmuseum
Museumplein/Museumstraat 1
1071 CJ Amsterdam
Tél. +31 (0) 20 6621 440
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